Une agriculture de proximité contre le réchauffement climatique

Selon les statiques les plus récentes, le Québec produit 53 % des aliments qu’il consomme. Cela comprend la viande, les céréales, les boissons ainsi que les fruits et légumes. Les chiffres concernant la part de production des légumes sont, soient non calculés, soient non disponibles (ce n’est pas faute d’avoir cherché). On peut toutefois penser que ce pourcentage de production locale est moins important que pour la viande ou les céréales, notamment à cause des conditions hivernales.

D’un autre côté, au Québec, les chiffres suivants sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) pour chaque grand secteur d’activité sont acceptés :

  • Transport : 34,5 %
  • Industrie : 24 %
  • Résidence, commerce et institution : 9,6
  • Agriculture : 7,5 %
  • Déchets : 4,6 %
  • Électricité : 0,2 %

Sauf qu’à mon avis, ces chiffres sont trompeurs. Effectivement, contrairement à l’Europe, on n’inclut pas la part du transport des marchandises dans l’agriculture. Plusieurs études démontrent que le transport des denrées alimentaires représente de 3 à 5 % des émissions de GES. Si on applique ces chiffres à l’agriculture les émissions de GES passent de 7,5 % à 9,5 % voire 12,5 % et les émissions du transport sont « réduite » entre 31,5 % et 29,5 %.

Et après! Après? L’agriculture de proximité! En rapprochant les espaces de production des lieux de consommation, on pourrait réduire drastiquement les kilomètres parcourus par les fruits et légumes. Bien entendu, l’agriculture urbaine et périurbaine ne remplacera pas totalement l’agriculture sur grandes surfaces. Par contre, les 10 à 30 % (voire même plus avec l’agriculture périurbaine) qu’elle pourrait occuper permettraient de réduire de quelques points les émissions de GES. C’est toujours ça de gagné!

On sait déjà que dans le cadre de la lutte aux changements climatiques l’agriculture urbaine et périurbaine a des effets significatifs (plus ou moins selon la fonctionnalité). En réduisant les impacts négatifs du transport, plus facile à mesurer que plusieurs autres émissions, on ajouterait un élément significatif aux avantages de développer une véritable politique de l’agriculture urbaine aussi bien au niveau provincial que municipale.

Réduire les émissions de GES dues aux transports d’une partie des fruits et légumes par la production locale! Une fois de plus, cette approche démontre bien que l’agriculture urbaine et périurbaine est un important facteur de changement dans la trame urbanistique des villes et dans l’organisation de la société.

Et l’hiver, on fait quoi?

On produit en serre. Même si ce n’est peut-être pas la solution idéale, c’est une autre forme de production locale alimentée par une énergie propre, l’hydroélectricité. On fait bien pousser du cannabis récréatif sous serre que l’on chauffe entre 17 à 21 °C en hiver. Une énergie que l’on pourrait utiliser à cultiver des légumes!

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