« Penser en dehors de la boîte »

Du début des années 1980 au début des années 2000, l’horticulture ornementale québécoise a connu un taux de croissance sans précédent. En termes de communication, durant ses 20 ans, les bonnes vieilles méthodes de communication ont fonctionné. Au début des années 2000, avec le développement du Web et ensuite l’arrivée des médias sociaux et des réseaux sociaux, les formes de communications ont profondément changé. Les formules gagnantes des années passées sont aujourd’hui désuètes. Les nouveaux modes de communications ont eu une profonde influence sur la manière de communiquer des jeunes générations. Si nous voulons les rejoindre, il faut donc utiliser celles qu’ils privilégient.

Toutefois, les nouvelles manières de communiquer ont provoqué une surabondance d’informations. Aujourd’hui, il faut se démarquer et sortir de sentiers battus. Cet été, deux projets à saveur horticole ont montré qu’il est possible de faire les choses différemment… et d’attirer les regards vers notre industrie.

 

Le défi horticole 2017

Au printemps, Mélanie Grégoire a exprimé l’envie de réunir trois générations d’horticulteurs. Elle, la Y, Albert Mondor, le X et moi-même, le babyboumeur. Comme nous ne voulions pas donner chacun à notre tour une conférence, nous avons décidé d’un format différent. En matinée nous avons fait un Google Live depuis le potager de Mélanie (malheureusement des problèmes techniques ont obligé Mélanie à retirer cette captation). En après-midi, Mélanie nous a interviewé Albert et moi (on a bien rigolé et le public aussi). Puis nous avons participé au Défi horticole 2017 où chacun de nous devait réaliser trois contenans avec des plantes comestibles. La vidéo qui en est sortie (un montage des meilleurs moments, car nous avons tripé pendant un peu plus d’une heure) a été mise en ligne et nous avons demandé au public de voter. La page a été vue plus de 16 000 fois et ce sont près de 3 500 personnes qui ont visionné la capsule. Près de 250 personnes ont voté. Un beau succès pour une première.

 

 

Le jardin de Théo

Au mois d’août, dans le cadre du Festival Mode & Design qui s’est déroulé dans le Quartier des spectacles de Montréal. Albert Mondor et Paysage gourmand ont créé, avec la complicité de Téo Taxi, une compagnie de l’homme d’affaires Alexandre Taillefer, un aménagement unique.

Ce jardin mettait en scène une voiture de Téo Taxi sur laquelle des végétaux comestibles étaient cultivés dans des contenants récupérés, tels que des vieilles valises, des mallettes, des sacs, qui auraient pu être oubliés par des gens utilisant ce mode de transport collectif. Ces divers objets végétalisés conféraient au Jardin de Téo une atmosphère liée au voyage et aux déplacements en voiture, portant à la rêverie et à l’imagination…

Selon les organisateurs du Festival Mode & Design chaque année plus de 500 000 personnes visitent leur site. Avec toute la publicité qui a été faite sur le Jardin de Téo sur le Web et dans les médias traditionnels, on peut penser que près d’un million de personnes ont vu ou entendu parler de cet aménagement. Une belle vitre pour notre industrie. Une manière de parler de manière différente d’horticulture, de jardinage et d’environnement.

 

 

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Présenter les choses autrement

Le site Mjardiner offre aussi une approche intéressante. Chaque semaine, Mélanie Grégoire fait un Google Live depuis son potager. Pas de maquillage, d’éclairage ou de réalisateur. Juste elle et un ami qui tient la caméra. De temps en temps son père, Jean Grégoire, se joint à elle (ah oui j’oubliais aussi le chien Domino). C’est simple, convivial, efficace… et surtout peu coûteux à réaliser.

Selon Isabelle Grégoire de l’Agence Pixi qui gère les communications de Serres Ste-Élie : « En moyenne, sur les Facebook Live nous avons 23 000 vues et sur les vidéos que nous mettons directement sur Facebook et qui dirigent par la suite sur le site Web pour avoir plus d’information, nous avons 39 000 vues. » Soit en moyenne 62 000 vues pour un budget modeste.

 

Penser en dehors de la boîte

Ce que nous apprennent ces projets, c’est qu’il faut sortir des sentiers battus, s’inspirer de ce qui se fait ailleurs (le défi horticole 2017 est largement inspiré de l’émission À couteaux tirés [CASA]), penser différemment. Bien entendu, il y a encore de la place pour les médias plus « traditionnels ». Toutefois, si on veut prendre un espace plus grand dans les médias, si nous voulons créer le fameux « buzz » (positif) que toutes les entreprises et organisations recherchent nous devons absolument faire preuve d’imagination. Nous devons, comme pour Théo, nous allier à des entreprises ou des industries non horticoles (je ne parle pas ici de radio ou de télévision) qui ont une forte cote d’amour. En bref, sortir de notre confort horticole et nous « mettre en danger »!

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1 Commentaire

  • Albert Mondor

    Très inspirant ton article cher Bertrand ! Je suis parfaitement d’accord avec toi, il faut présenter l’horticulture sous un angle résolument neuf et passer par de nouveaux canaux médiatiques si on veut espérer intéresser les jeunes générations. Les exemples que tu donnes dans ton texte démontrent bien que c’est possible.

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